En 2011, au fil des extensions, la librairie occupait 4 batiments sur 3 plateaux : caves, rez-de-chaussée et entresols. La fluidité et l’accessibilité étaient loin d’être parfaites, en raison du cloisonnement des espaces et des nombreuses différences de niveaux.
Ce constat fonde les objectifs poursuivis par le projet : ouverture, fluidité, accessibilité et fonctionnalité.
Le but poursuivi de cette dernière transformation est d’offrir une promenade accessible à tous et diversifiée au fil des livres et des espaces : une petite ville dans la ville, avec ses cheminements, ses carrefours, ses lieux de rencontre, le plaisir de la découverte, l’ombre et la lumière… L’intervention a été pensée dans un esprit valorisant la typologie originelle des bâtiments, et dans un but de requalification du bâti sur le long terme et non sur des critères commerciaux exclusifs. Le projet démontre que ces objectifs ne sont pas inconciliables.
Concrètement :
L’installation d’un ascenseur permet de mettre en relation 4 niveaux différents et d’approvisionner tous les espaces avec facilité.
Un nouvel escalier confortable, outil indispensable à l’accessibilité et la lisibilité de l’ensemble des espaces de la librairie, relie au passage tous les entresols et le premier étage.
Tous les espaces sont mis en relation par des percées importantes assurant la continuité de la promenade, la perception du « tout » spatial, la fluidité visuelle tant horizontalement que par des vues plongeantes entre niveaux.
La transformation ne gomme pas mais associe les éléments existants et les interventions nouvelles : espaces contrastés, matérialités, traces des usages anciens, transformations antérieures, éléments significatifs, vitrines inscrites dans la typologie originelle.
Le projet manifeste un intérêt marqué pour la lumière naturelle, les vues et les relations avec l’espace public, à l’instar de la grande loggia du premier étage installée sur un ancien balcon, qui projette la vie de la librairie sur la ville.
En bref :
De 1996 à 2013, en dépit d’une conjoncture difficile pour le secteur du livre, l’expansion spatiale de la librairie PAX est le signe le plus manifeste de son engagement, de sa volonté d’ouverture, de développement et d’affirmation de son image de marque.
En investissant successivement quatre immeubles urbains avec leurs rez-de-chaussée, parfois leur sous-sol et leurs étages, ainsi que leurs façades commerciales, les commandes du maître de l’ouvrage ont permis progressivement de résoudre les questions de spatialité, de fonctionnalité et d’accessibilité sans altérer l’atmosphère chère à ses usagers.
Présider à la destinée d’une librairie est, dans la vie d’un auteur de projet un acte dont il mesure la portée à l’aulne de l’effervescence culturelle qu’elle produit dans la cité : c’est un puissant moteur et une grande satisfaction.
Toutefois, pour être honnête, il faut concéder qu’entreprendre de tels travaux en centre urbain, au sein même d’une librairie sans en perturber le fonctionnement présente des défis majeurs, quelque soient les précautions prises pour cerner le chantier. L’éventration du bâtiment de la cave au premier étage pour l’installation de l’ascenseur et les brèches ménagée dans le mur mitoyen ont généré bruits et poussières sans cesse renaissantes.
En dépit de ces difficultés, en 17 ans, à la suite de quatre vagues de transformations, la surface de la librairie est passée de 80m2 à 670m2, répartis sur trois plateaux communiquant entre eux avec fluidité.